Vasistas

Une première maquette, artisanale, qui retourne à son tiroir, somnoler un peu, parce le monde tourne vite, et qu'elle a besoin de temps. C'est Olivier Legoupil, le violoniste du groupe De Rien, qui retombe dessus un peu par hasard, et décide de la sortir de sa torpeur : il trouve un home-studio et des amis musiciens pour lui prêter vie, pour improviser à partir des musiques de David.
Vasistas....
Un drôle de nom pour un album qui raconte le chemin d'errance d'un petit prince d'aujourd'hui, à la recherche d'un temps perdu, de ces jours de grisaille où l'on s'égare dans des bars sans fond, où l'on se dilue dans l'ivresse, jusqu'à s'oublier.
S'attendre pour s'atteindre, comme un double de soi, quand écrire fait peser moins lourd.
C'est cette lucarne vers hier où l'on se regarde déambuler, ce miroir sans tain où l'on se cherche, où l'on se croise parfois, dans la fumée d'une cigarette mal éteinte.
Un voyage immobile.
Ce petit prince-là, qui chuchote comme on crie, témoin de nos contradictions, on le suit à la trace sur des trottoirs mouillés, nuits après nuits, de comptoirs en comptoirs, en équilibre sur ses désillusions... En tout cas, on n'a rien vu venir, mais apprivoisés, on l'est...
Après l'écoute de Vasistas, on ne peut que nous aussi contempler la route comme une étoile...
Sombre et lumineux, venu de nulle part comme une évidence...
Au commencement